Join us on Facebook Follow us on Linkedin Follow us on Twitter Contact us

L’essor de la langue française

La prépondérance de l’anglais dans le monde n’est plus à prouver. Toutefois, la francophonie se porte bien. D’après la synthèse 2018 de l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie), l’apprentissage de la langue française est « en progression de près de 10% depuis 2014 ». Ce constat se vérifie en Chine, où les amoureux du français sont de plus en plus nombreux. Cela fait suite aux accords passés entre les deux pays, mais également au souhait de certains Chinois d’apprendre une langue différente de l’anglais, dans un souci de différenciation, par loisir et par attrait au raffinement français.

Explosion du nombre d’apprenants

L’apprentissage de la langue française en Chine n’est pas un phénomène nouveau, il a débuté dès le XIXe siècle. Avant la révolution chinoise de 1927, le français était même la 3ème langue enseignée après l’anglais et le russe (cf. colloque Les études françaises dans la mondialisation et le devenir des humanités).

Quelques chiffres

Aujourd’hui, le nombre d’étudiants chinois souhaitant se perfectionner ou étudier en France ne cesse d’augmenter : le nombre de postulants chinois aux concours d’entrée de filières de langue française a crû de près de 41% entre 2017 et 2018. De plus, le rapport 2018 de l’OIF montre qu’il y a entre 120 000 et 135 000 apprenants de français en Chine.

Trois raisons qui poussent à apprendre le français

Les Chinois se lancent dans l’apprentissage du français pour deux raisons majeures. Ils souhaitent se différencier des autres étudiants lors de leurs études, ou des autres candidats sur le marché du travail. Ainsi, ils montrent leur capacité d’adaptation, leur ouverture d’esprit en appréhendant une nouvelle culture et ils font preuve de polyvalence. La maîtrise de l’anglais ne leur permet plus de se distinguer des autres : parler une autre langue est donc perçu comme un plus. Cela offre davantage d’opportunités.

Venir étudier en France attire de nombreux élèves. La France est attractive grâce à la qualité de son éducation et aux frais scolaires abordables, en comparaison du Royaume-Uni ou des États-Unis.

Ensuite, la maîtrise de la langue française permet de postuler dans des pays francophones, comme c’est le cas sur le continent africain, à une période où les échanges avec la Chine explosent. La demande de diplômés en français est conséquente. De plus, les entreprises françaises à l’étranger sont également nombreuses, et il y règne une ambiance plutôt conviviale qui attire également les jeunes travailleurs. Enfin, le français est, avec l’anglais, la langue officielle utilisée par le Secrétariat des Nations unies.

Toutefois, la dernière raison qui pousse les Chinois à investir du temps et de l’énergie dans la mémorisation d’un nouveau langage est l’intérêt pour ce que représente la langue et la culture française : le luxe, la gastronomie, la littérature, le romantisme. A cela s’ajoute l’usage de nombreux termes français dans l’art, les sciences ou les loisirs.

Investissements français

Mise à l’honneur de la francophonie

En effet, le gouvernement français a fait du développement de la francophonie un de ses axes de travail. En mars 2018, le président Macron a présenté son projet lors d’un discours à l’Institut de France. Il souhaite que le français soit « l’une des trois plus grandes langues-monde du 21ème siècle » et « un atout dans la mondialisation ». A ce titre, plusieurs mesures ont été mises en œuvre depuis, sous l’égide de l’Organisation internationale de la Francophonie : soutien appuyé des systèmes éducatifs en Afrique, promotion de l’enseignement bilingue francophone dans le monde, doublement du nombre d’élèves dans les établissements français à l’étranger d’ici 2030 (700 000 élèves), promotion des médias francophones, etc.

Des lieux d’enseignement multiples et variés

Dorénavant, le français est enseigné dans de nombreuses écoles en Chine. Le ministère chinois de l’Éducation a, à ce titre, inclus le français dans les programmes scolaires avec la promulgation en janvier 2018, du premier Programme national de l’enseignement du français au secondaire.

Concrètement, en Chine, plusieurs actions ont d’ores et déjà été mises en place : des départements de français ont été créés dans près de 150 universités, ce qui rassemble environ 120 000 étudiants. Un article de France Info cite en exemple une école primaire de Wenquan, au nord-ouest de Pékin. 80 enfants de la classe d’âge du CP suivent des cours de français, sport, sciences ou art en langue française. L’enseignement utilise la méthode chinoise de la répétition pour inculquer les bases aux élèves. D’ailleurs, il est possible de choisir le français à l’examen du Gaokao, l’équivalent du baccalauréat français (utile si l’étudiant souhaite intégrer une université française).

Il est également possible d’apprendre le français au niveau secondaire et dans les « sections-pilotes » (enseignement des lettres et des mathématiques en français), et enfin au sein des départements de français des universités chinoises. Par ailleurs, deux « lycées franco-chinois » ont ouvert leurs portes à Pékin en 2016 et 2017. Il demeure toujours le Lycée international Charles de Gaulle de Pékin (800 élèves), créé en 1964 suite à l’établissement des relations diplomatiques entre la France et la Chine, et le Lycée français de Shanghai (1 420 élèves), ouvert en 1995.

Les Alliances françaises

La première Alliance française en Chine a été ouverte en 1884 puis fermée en 1953 à cause de turbulences politiques. Mais elle a connu une renaissance en 1989 avec la création de l’Alliance française de Canton. Aujourd’hui, le pays en compte 13 en Chine continentale, une à Hong Kong et une autre à Macao (soit un total de 15 centres). Ces établissements représentent le deuxième lieu d’enseignement du français en Chine. D’autres activités sont proposées, autour de la gastronomie, de la musique, du cinéma, de la littérature, etc.

Des opportunités pour les marques à saisir

Entretenir la désirabilité des produits français

Les marques ont tout intérêt à entretenir le fantasme que provoque l’utilisation du français. Un nom de marque avec une sonorité ou une écriture française joue déjà beaucoup sur la perception des consommateurs chinois. Cet effet est d’ailleurs similaire dans le reste de l’Asie. De plus, l’origine française d’une entreprise est un facteur d’attractivité auprès des employés. Encore faut-il qu’ils puissent exercer leurs compétences linguistiques en son sein. Enfin, l’essor d’écoles de bonnes manières, souvent inspirées de l’art de vivre français, est aussi un secteur sur lequel des opportunités sont envisageables.

Proposer des cours de français

Bien que les établissements scolaires chinois ouvrent des sections « langue française », la plupart des apprenants passent par des structures privées, des écoles de langues, physiques ou digitales (cf. notre article sur les écoles en ligne), qui proposent des cours en dehors des heures scolaires, le soir ou le week-end. L’école d’Hugo Coffart, Hugo Français (Hugo法语), en est un exemple. A la suite d’études dans une école de commerce française, il s’est installé en Chine à la fin de son parcours, arrondissant ses fins de mois avec l’enseignement. Après en avoir fait son activité principale, il a monté un partenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie française en Chine (CCIFC). Outre les cours de français, il propose actuellement des préparation aux entrevues avec les services de l’immigration, ou des exercices pour les entretiens des universités.